Montréal, le 24 novembre 2020 — En réaction aux résultats de l’Étude sur le devenir des jeunes placés (EDJeP) quant à leur scolarisation durant une prise en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ) demande un investissement urgent et immédiat dans les services à la jeunesse du Québec suite au constat alarmant de l’étude.
Mise en contexte
Les chercheurs de l’EDJeP font un bilan de la scolarisation des jeunes placés en centre de réadaptation peu reluisant. En effet, l’étude démontre qu’à peine le quart des jeunes placés par la DPJ obtiennent un diplôme d’études secondaires (DES) à l’âge de 19 ans. Ces résultats proviennent des services scolaires mésadaptés aux besoins des jeunes et d’un désintérêt pour la scolarisation, préférant « envoyer [les jeunes] sur le marché du travail dans des petits boulots. La perspective, c’est la réadaptation, et on met de côté la scolarisation, qui, pourtant, devrait être au cœur de la réadaptation. » Citation de Martin Goyette, chercheur principal de l’EDJeP.
Ceci rejoint des constats faits régulièrement par les travailleurs et travailleuses des Auberges du cœur depuis des années. Des recommandations ont été faites par le RACQ dans le cadre de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (Commission Laurent). Nous notons que sur la grande majorité des problématiques nommées, soit dans l’EDJeP ou à la Commission Laurent, celles-ci sont liées à un manque flagrant de ressources, dû à des désinvestissements chroniques dans les services pour les jeunes les plus vulnérables.
Alors que ces problèmes sont connus depuis longtemps et malgré les sorties médiatiques régulières de l’EDJeP et de la Commission Laurent pour dénoncer la situation, il devient urgent d’investir massivement dans les services à la jeunesse de la DPJ et dans les organismes communautaires jeunesse.
Nous ne pouvons nous permettre d’abandonner ces jeunes dans des situations où la pauvreté deviendra vite chronique et où, au final, les problèmes sociaux en résultant seront plus lourds à prendre en charge par la société. Nous recommandons d’ailleurs une approche globale basée sur les besoins des jeunes dans l’intervention ainsi qu’une pratique d’affiliation sociale afin de permettre aux jeunes de vivre pleinement une scolarisation saine et accomplie.
Quelques revendications du RACQ contenues dans son mémoire déposé à la Commission Laurent
- Que les ressources financières soient augmentées pour offrir davantage de services aux jeunes.
- Que l’on humanise les services de la DPJ en changeant la vision hospitalière et en préconisant une approche communautaire.
- Qu’un soutien et un accompagnement soient offerts aux jeunes qui le désirent au-delà de la majorité.
- Que les jeunes aient accès à l’ensemble des matières scolaires de même que la possibilité d’effectuer un Diplôme d’études professionnelles (DEP).
- Que le nombre de personnel d’intervention soit augmenté dans les centres jeunesse.
- Que les organismes communautaires jeunesse, tels que les Auberges du cœur, soient reconnus et soutenus dans leur financement à la mission et leur autonomie.
À propos du Regroupement des Auberges du cœur du Québec
Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec est le trait d’union d’une trentaine de maisons d’hébergement communautaires pour jeunes vivant des difficultés et/ou sans-abri. Les Auberges du cœur hébergent et soutiennent chaque année plus de 3 500 jeunes âgé.e.s entre 12 et 35 ans et doivent en refuser autant, généralement faute de places. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des besoins des jeunes pour le type d’hébergement et de soutien que nous offrons considérant les territoires où de telles ressources sont inexistantes. Au total, l’ensemble des Auberges du cœur offre plus de 300 places en maison d’hébergement et, plus de 150 autres places en appartements supervisés ou logements sociaux.
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Renseignements:
Magali François
Coordonnatrice aux communications
514 523-8559, poste 204
magali.francois@aubergesducoeur.org
Marc-André Bélanger
Coordonnateur du développement des pratiques
514 523-8559, poste 203
marc-andre.belanger@aubergesducoeur.org